Les Mercredis par Excellence
VISITES LIBRES
RESIDENCE LE CITADIN et RESIDENCE LE SYMBIOSE
Mercredi le 16 juillet 2025
13h a 16h
Un BBQ aura lieu a la Résidence le Citadin
Célébrée chaque 24 juin, la Saint-Jean-Baptiste est bien plus qu’un simple jour férié, elle incarne l’identité québécoise et son attachement à la langue, à la culture et à l’histoire. Mais comment cette fête religieuse est-elle devenue un symbole national? Retour sur une transformation marquante.
À l’origine, la Saint-Jean-Baptiste est une fête chrétienne qui célèbre la naissance de Jean le Baptiste, le prophète ayant baptisé Jésus dans le Jourdain. Longtemps, cette journée était marquée par des célébrations religieuses, des processions et des feux de joie, suivant une tradition européenne remontant au solstice d’été. C’est en Nouvelle-France, au 17ᵉ siècle, que les colons français importent cette tradition. Le 24 juin devient alors une journée de prières et de festivités pour les Canadiens francophones.
En 1834, à l’initiative du journaliste et patriote Ludger Duvernay, la Saint-Jean prend un tournant politique. Inspiré par les festivités de la Saint-Patrick organisées par la communauté irlandaise à Montréal, Duvernay propose une fête pour rassembler les Canadiens français autour de leur culture, de leur langue et de leurs valeurs. Cette première Saint-Jean patriotique réunit des personnalités influentes, dont John McDonnell, Louis-Hippolyte Lafontaine, Édouard-Étienne Rodier, George-Étienne Cartier et Jacques Viger, maire de Montréal. Le poème « Ô Canada! mon pays, mes amours », composé pour l’occasion, devient l’un des premiers hymnes du peuple canadien-français.
Rapidement, la fête s’enracine dans les traditions urbaines. En 1843, la Société Saint-Jean-Baptiste est fondée, et les premières grandes processions sont organisées. Dès lors, le 24 juin devient une journée d’affirmation identitaire, avec des défilés, des discours et des événements religieux à travers le Québec.
Au fil des décennies, la Saint-Jean devient le rendez-vous annuel du nationalisme canadien-français. Défilés, discours patriotiques et messes solennelles se multiplient. La Société Saint-Jean-Baptiste, fondée peu après le banquet de 1834, joue un rôle central dans l’organisation des célébrations.
Après la Révolution tranquille, dans les années 1960, la fête se détache peu à peu de sa dimension religieuse pour devenir un événement laïque, centré sur la culture québécoise. La musique, la littérature et les arts prennent une place plus importante, marquant un tournant vers une Saint-Jean plus inclusive et populaire. Le défilé de Montréal, quant à lui, devient un spectacle de plus en plus grandiose, reflétant la créativité des artistes québécois.
En 1977, le gouvernement de René Lévesque officialise la Saint-Jean-Baptiste comme fête nationale du Québec. Cette décision consacre l’évolution de la fête comme symbole de la nation québécoise moderne, distincte, francophone et fière de sa culture. L’année suivante, en 1978, le gouvernement du Québec crée le Comité organisateur de la fête nationale pour étendre les célébrations à l’ensemble des régions. L’objectif : faire de la Saint-Jean une fête populaire, décentralisée, et accessible à tous les citoyens du Québec, peu importe leur origine. Depuis, le 24 juin est souligné partout au Québec avec des spectacles, des feux d’artifice et des rassemblements publics. La fête se veut rassembleuse, ouverte à toutes les personnes qui habitent le Québec, quelles que soient leurs origines.
Aujourd’hui, la fête nationale continue de refléter les enjeux identitaires du Québec. Elle célèbre la diversité, la langue française, la créativité artistique et le sentiment d’un peuple qui revendique sa place en Amérique du Nord.
Du feu de joie aux grands concerts, la Saint-Jean est le reflet vivant de l’histoire du Québec de ses racines catholiques à son affirmation en tant que nation francophone. Une tradition qui continue d’évoluer au rythme de ceux qui la célèbrent.